Voiture américaine
RÉSUMÉ
Dans une ville obsédée par les artefacts errent huit personnages en manque. Entre un mariage raté, un crime commis par besoin d’absolu, des trafics divers, une lutte pour un héritage et le troc d’une femme contre une voiture, Garance, Gibraltar, Jacot et les autres entrecroisent leurs destinées tout en se fuyant eux-mêmes, terrorisés par leur soif. Leur monde en est un où tout se marchande, où rien n’est gratuit. Ils y cherchent une part de rêve tout en sacrifiant leur humanité au profit d’un âpre instinct de survie.
Voiture américaine parle bien sûr de désir, mais aussi d’illusion. Les protagonistes choisissent le luxe consciemment parce que la vérité est trop violente, parce que le sens, la foi les ont quittés. Il leur reste la distance : entre leur éducation et leur réalité animale, et surtout, entre ce qu’ils sont et ce qu’ils s’imaginent avoir été. Leur façon d’affronter le vide, de ne se sentir vivants qu’en voulant une voiture, un objet, du design, nous est livrée avec un mélange de lucidité féroce et d’humour atypique caractéristique de l’auteure. Sa pièce est un constat de décomposition sociale et morale à la fois jouissif et meurtrier. On y voit le meilleur et le pire de l’humain, sa bassesse et son lyrisme.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Catherine Léger écrit notamment pour la scène (Voiture américaine, Opium_37, Princesses, Filles en liberté…) et le cinéma (La déesse des mouches à feu, Charlotte a du fun, coscénarisation de La petite reine). Traduite en anglais et en allemand, sa pièce Baby-sitter deviendra bientôt un film.