Pendant près de quarante ans, l’historien Yvan Lamonde a travaille´ a` une Histoire sociale des ide´es au Que´bec (1760-1965), dont le dernier tome vient de parai^tre. Est-ce l’heure des bilans ? Chose certaine, l’intellectuel choisit aujourd’hui l’essai libre pour mieux faire voir et re´ve´ler ce que son Histoire n’a pas dit.

Pour la premie`re fois en cinquante ans de carrie`re, Lamonde propose donc une interpre´tation pole´mique du parcours que´be´cois et de´finit ce qui pourrait bien e^tre le fil conducteur de cette histoire, ou` les de´faites et les inache`vements se sont succe´de´. Chemin faisant, il de´montre comment le coin de la division, aux multiples formes, a e´te´ enfonce´ dans nos me´moires collectives, d’abord par le colonisateur puis par les Que´be´cois eux-me^mes, et comment les effets de cette division, de´le´te`res et se´culaires, n’en finissent plus de se multiplier, depuis la Conque^te de 1760 jusqu’a` la Charte des valeurs du gouvernement pe´quiste de Pauline Marois.

Ce livre est e´galement l’occasion pour l’auteur de sugge´rer quelques pistes de solutions pour en finir avec ce qui a tous les traits d’un atavisme. Il faudra, a` l’en croire, apprendre a` rapailler pluto^t que de continuer a` diviser.