
Se perdre une boussole sur le cœur
RÉSUMÉ
Un jour, de manière inattendue, je me suis retrouvée à accompagner ma mère vers sa mort. Je porte depuis la honte de ne pas avoir été à la hauteur de ce moment de profonde intimité et le regret de ne pas avoir cherché plus tôt à retracer les contours fuyants de sa vie.
Le soutien d’une constellation de voix-amies – parmi lesquelles Nathalie Léger, Élise Turcotte, Gabrielle Roy, Christine Angot, Neige Sinno – m’a donné le courage de revenir sur mes pas, d’interroger ses proches et des documents d’archives.
Au cours de cette démarche, les secrets de ma mère sont entrés en résonance avec le silence de toutes celles qui, forcées par les circonstances d’une époque ou d’une autre, doivent prendre des décisions déchirantes.
Et, à mesure que je me suis avancée au coeur de nos failles, j’ai espéré qu’elle se pardonne et qu’elle me pardonne.
J. B.
ON EN PARLE
Dans Se perdre une boussole sur le cœur, Julie Bosman raconte avec une forme libre, éclatée, assidument documentée et appuyée par un florilège de citations, son parcours ardu pour éclairer les mystères de la vie de sa défunte mère. Plus qu’un simple témoignage, l’autrice offre un exemple touchant du sort qui était réservé aux filles-mères au Québec, à une époque où enfanter en dehors du mariage était un tabou qui menait à l’exclusion de la famille, voire de la société, où les victimes de violence conjugale n’avaient que très peu de recours, et où les enfants qui étaient issus de ces unions malheureuses étaient souvent confiés en adoption sans réelle possibilité pour la mère de les récupérer.
Laurie Bédard, Le Devoir
EN ENTREVUE
Libraire de force
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Julie Bosman a fait paraître chez Leméac un recueil de nouvelles, Nous sommes bien seules (2017) et trois romans, M’étendre sur l’asphalte (2018), Patchée pleine de trous (2021) et Pour que demain s'empare de nous (2023). En 2025, elle publie le récit Se perdre une boussole sur le cœur.