Rien d’autre que cette félicité
RÉSUMÉ
On dit que si les femmes se rappelaient les douleurs de l’accouchement, elles n’auraient jamais de deuxième enfant. Remède à la surpopulation de la planète : la mémoire des mères ! Moi, pour ne pas oublier mes douleurs, je les ai écrites. Et, en effet, tu es restée fille unique.
Ariane, intello et écrivaine, la quarantaine, est la mère d’Elyria, surnommée Lyly, treize ans. Venant d’apprendre que sa vie est condamnée par un cancer de l’utérus, elle écrit une lettre à sa fille, en lui racontant son propre parcours à l’aide d’extraits de ses cahiers intimes. En neuf petits tableaux, Ariane s’ouvre corps et âme, évoquant sa grossesse, son accouchement, la naissance de son enfant… Elle veut ainsi préparer la jeune fille à ce qui l’attend après son départ et lui confier son expérience d’amoureuse violentée, en une sorte de testament dont le seul legs véritable ne serait rien d’autre que cette félicité, vers de Rilke tiré du « Chant des femmes au poète ».
Quel portrait d’elle-même laissera-t-elle en fin de compte à Elyria ? Celui d’une femme « hyperimparfaite comme toutes les femmes », d’une mère aimante et chiante qui ne sera pas là pour voir sa fille vieillir, enfanter, jouir de la vie et la détester, vieillir et, surtout, entendre son rire, son rire si lumineux…
Voici un très fort texte de Nancy Huston, écrit d’une manière aussi personnelle qu’universelle. Il sera mis en scène le 21 septembre 2019, au Théâtre Outremont, à l’occasion du Festival international de littérature (FIL).
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Née à Calgary, au Canada, Nancy Huston vit à Paris. Elle est l’auteure de nombreux romans et essais publiés chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996 ; prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter), L’Empreinte de l’ange (1998 ; grand prix des Lectrices de Elle) et Lignes de faille (2006 ; prix F...