Il ne pensait plus jamais écrire. Pourtant lorsque, après un incendie dévastateur, il se retire dans les hauteurs de Monte-à-Peine, Jean-François Caron fait la rencontre de personnages plus grands que nature qui changeront le cours de sa vie : François le conteur, sa Madeleine et la sublime Vicky (déjà croisés dans Beau Diable), ainsi que Margueryte, Floryane et Jacky Candy, trois vieilles catins qui vivent ensemble dans le décor de leur bordel éternel.

Cette histoire nous amène sur les traces de l’auteur, à la croisée de toutes les frontières : entre le chez-soi et l’ailleurs, le jeu et la lutte, la fiction et le réel, la vie et la mort, Monte-à-Peine se dresse comme un rempart contre la morosité, le cynisme et la bêtise humaine. Dans cette autofiction assumée, le lectorat qui a déjà fréquenté l’œuvre de Caron découvrira des clins d’œil à ses romans précédents et pourra reconnaître des indices biographiques tels que ses expériences en journalisme et en camionnage. Il sera bien difficile de séparer le vrai du faux – et c’est tant mieux.

ON EN PARLE
Monte-à-Peine, c’est l’humanité du quotidien,
c’est le récit de soi porté par le conte et le réalisme magique.
Érika Soucy, Il restera toujours la culture

Est-il nécessaire d’avoir lu les romans précédents de l’écrivain, ne serait-ce que Beau diable, pour comprendre qu’il est bel et bien le narrateur de Monte-à-peine ? Non, mais je suis certain que plusieurs voudront y retourner pour apprécier l’univers aux limites de l’autofiction et de l’imaginaire, véritables terrains de jeux de Caron. Chose certaine, les nouvelles histoires que raconte l’écrivain – véritable narrateur de ses récits – font partie du Museum qu’il a créé de toutes pièces comme s’il voulait mettre dans ce qui, de prime abord, ressemble à un capharnaüm de nombreuses pièces d’un puzzle dont l’image finale émerge à travers les pages de ce roman.
Jean-François Crépeau, Le Canada français