Les mains noires
RÉSUMÉ
Le lendemain, après l’école, bien sûr que je suis retourné vers cette clairière. On disait que, dans la forêt près de Stara Bouda, il y avait eu tant de morts que, la nuit, des milliers de revenants sortaient de terre pour faire peur aux gens. Certains se transformaient en loups et se nourrissaient de la chair des vivants dans l’espoir de retrouver un visage. Ce soir-là, la lumière semblait remonter par le feuillage des arbres.
En route pour aller voir son fils, à bord d’un autobus en direction de Québec, Vasyl se raconte ses histoires. Du petit village de Stara Bouda, en Ukraine, jusqu’aux ruelles de Montréal, sur plusieurs générations tricotées serré, comme il est long et riche, le chemin de l’immigration ! Et la mémoire en fait ce qu’elle veut, jusqu’à réinventer le présent. Et c’est le souvenir des terres cendreuses ukrainiennes qui rend les mains si noires.
Avec une extraordinaire puissance d’évocation qui brille de tous ses feux et de ses ombres projetées dans ce roman dense, rythmé, scintillant, baroque, Judy Quinn transforme le road trip de Vasyl en traversée des apparences, là où se télescopent les époques et les récits en une sorte d’embâcle majestueux. Un siècle de légendes familiales en quelques heures sur l’autoroute 20.