Voici réunis et illustrés par Marc Séguin les quatre contes que Nana reçoit en cadeau à la fin de La traversée des sentiments, troisième volet de la Diaspora des Desrosiers, alors qu’elle est en vacances à Duhamel chez sa tante Rose, dans l’ancienne maison de Josaphat-le-Violon – la maison suspendue. Dans le paquet remis par le mari de Rose, Nana découvre un cahier rempli d’une écriture fine. Sur la première page : Les contes de Josaphat-le-Violon. 

Au dernier jour de ses vacances, elle ne lit que le premier conte, La lune au fond du lac, chasse-galerie revisitée. Au cours de l’année suivante, revenue en Saskatchewan, Nana partage souvent avec son frère et ses sœurs, dans Le passage obligé, Le lutin dans la huche à pain et La Dame du lac Long, évocations féeriques de la Gatineau et de la vie qu’y mènent Victoire et Josaphat. Ce n’est que la veille de son retour à Montréal – alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans – qu’elle prend connaissance du quatrième, qui va tant l’émouvoir : La pie-grièche et la souris des champs. Cette histoire terrible, confession à peine voilée, met fin à son enfance et la conduit à brûler aussitôt le cahier noir dans le vieux poêle de la maison familiale. 

Mais… même en cendres – on s’en doute – ces contes survivent intacts dans la mémoire de Nana – la Grosse Femme… Ils forment aujourd’hui un joyau d’écriture unique à travers l’immense œuvre de Michel Tremblay. 

ON EN PARLE
Les éditions Leméac ont eu la bonne idée de réunir en un seul volume
joliment illustré par Marc Séguin les quatre contes de Josaphat-Le-Violon
disséminés par Michel Tremblay dans La diaspora des Desrosiers,
ceux-là mêmes que la jeune Nana reçoit en cadeau à la fin de La traversée des sentiments.
Christian Saint-Pierre, Le Devoir