La correspondance entre Paul-Émile Roy et Pierre Vadeboncoeur compte près de trois mille pages et aura duré vingt-cinq ans. Ce deuxième tome est à la fois un passionnant carnet de lectures, un dialogue philosophique sur l’éternelle question du sens de la vie et la chronique d’un monde fini. Les deux essayistes profitent de la liberté que leur donnent la culture et l’âge pour porter un regard aussi pénétrant qu’impitoyable sur toutes les formes de bêtise, qu’il s’agisse d’éducation, de l’avenir du Québec, de morale, des médias ou de la France. Chronique d’un monde fini donc, mais aussi chronique d’un monde qui finit : celui des auteurs qu’on ne lit plus, des figures politiques et artistiques d’une autre époque, des parents et amis morts depuis longtemps, ou des contemporains dont les correspondants se sentent proches. L’élève et son professeur contient de nombreux portraits de famille et de société, qui sont en quelque sorte les mémoires que Pierre Vadeboncoeur n’a pas écrits ainsi que ceux de Roy, qui se retrouvent en partie dans Le mouvement perpétuel. Comme les deux écrivains ont pris part, d’une façon ou d’une autre, aux principales mutations socioculturelles des cinquante dernières années, L’élève et son professeur raconte de l’intérieur l’histoire du Québec d’avant et depuis la Révolution tranquille. En tant qu’acteurs et témoins de ce monde qui finit, les deux correspondants ont un rôle important à jouer : celui de constater que la société actuelle est dans un grand trou noir dont elle ne pourra sortir que par un acte de création et de mémoire.