Ce matin, seule dans la maison avec la chatte, après avoir nourri les oiseaux et rentré le bois du jour, comme aucun miracle ne se produisait au bout de cette année de la première fois des choses sans lui, je me suis habillée pour aller chercher de l’eau à la source.

L’aimé est mort. Celui de L’état de nos routes, qui marchait à ses côtés depuis longtemps. Alors elle écrit : les saisons, la neige trop lourde sur le toit, la robe qu’elle ne peut plus porter parce qu’elle la portait ce jour-là, les livres, les deux chaises dans l’eau fraîche de la rivière, le traversier qui part de Matane et y revient, les errances. Ce récit, d’une douloureuse, merveilleuse densité, raconte cette année-là où tout devient témoin silencieux, confident de l’innommable.

ON EN PARLE 
Je suis entrée dans ce récit de Johanne Fournier
sur la pointe des pieds, comme on entre dans la solitude lumineuse
des tableaux d’Edward Hopper.
Une splendeur.
Marie-Hélène Voyer

EN ENTREVUE
Première escale, ICI Première