Quand Robin Billard trouve une tête humaine dans un de ses sacs d’épicerie, le plus surprenant est sans doute la désinvolture avec laquelle il tente d’élucider l’anecdote saugrenue. Or, à Sainte-Ève, petit village étouffant sous une canicule elle-même suspecte, on a souvent cette fâcheuse habitude de mourir en d’étranges circonstances. Entre deux verres de porto, Billard mène son enquête pour éclaircir le mystère de cette tête coupée – celui-là comme les nombreux autres qui s’accumulent au fil des pages.

Exubérant et burlesque, le roman met surtout en relief le désœuvrement des jours ordinaires et la frustration qui s’ignore, dans cette bourgade où les paysages sont beaux, mais où, « faute de vocabulaire pour les décrire, on s’arrange pour ne pas les voir ».