La plupart du temps je m’appelle Gabrielle
RÉSUMÉ
Gabrielle travaille dans une école avec des jeunes en difficulté parce qu’elle ne veut pas quitter l’enfance et qu’elle excelle à aider ceux qui ne veulent pas de son aide. Elle s’attache à des jumeaux et se prend d’affection pour leur mère. Les deux femmes amorcent alors un dialogue dans lequel se mêlent leurs souvenirs et leurs rêves : Jasmine raconte ses enfants dysfonctionnels ; Gabrielle révèle sa jeunesse avec un père aimant et une mère fragile qui s’appelait tantôt Maria, tantôt Susan.
Ce livre est le récit de l’amitié que rien ne distingue de l’amour lorsqu’il s’agit de porter assistance aux êtres que la maladie isole, et de reconnaître dans leur folie une façon de se protéger du monde, de se faire aimer. À l’image de cette île où « des enfants descendent des chemins pleins de trous en riant », ce roman nous fait passer du plus grand malheur au plus grand bonheur, au point de les confondre. Stéfani Meunier atteint à cette profondeur par une écriture qui épouse et épuise la surface des choses, comme si le cœur était un sixième sens. On sort ravis de cette lecture, semblables aux enfants qui réussissent à être « heureux avec leur corps, heureux au complet ».