
La mort, la vie toujours recommencée. Essai sur l’au-delà de la violence
RÉSUMÉ
Le nouvel essai d’Yvon Rivard est à l’image de son titre : une œuvre ambitieuse, « totale », qui ne s’épargne aucune question difficile, qui cherche à réconcilier le commencement avec la fin, à réunir dans un même mouvement le bout cassé de tous les chemins.
Le point de départ de ce livre tient à un constat inquiétant : malgré les efforts des hommes et des femmes de bonne volonté, la violence demeure omniprésente dans les rapports humains. Les rivalités (entre les États, entre les individus) semblent toujours plus vives et destructrices. Sur ce plan, semble-t-il, non seulement le monde n’a pas changé, mais peut-être même se trouve-t-il actuellement engagé sur la voie du pire.
Or, la force de ce livre est qu’il ne se contente pas de dresser un portrait de la situation, aussi désespérée soit-elle. Il trace aussi les voies par lesquelles il faut passer pour nous libérer de cette violence endémique : par l’école, dont l’enseignement doit se consacrer à la formation de l’être autant qu’à la maîtrise de compétences ; par un projet politique généreux, rassembleur, qui doit se définir à l’aune de l’infini ; par l’apprivoisement de la mort plutôt que son refus.
Avec un style ample et élégant, Rivard approfondit et actualise les thèmes qui lui sont chers. Il construit des passerelles en accueillant dans sa propre parole celle des autres, en établissant un dialogue riche avec un nombre considérable d’œuvres littéraires. La mort, la vie toujours recommencée est donc un ouvrage où le « je » de l’essayiste est augmenté par tous ces autres « je », jusqu’à devenir un « nous ». Un livre-bilan, une sorte de testament, si l’on veut bien comprendre ce mot non pas dans le sens funèbre d’une fin, mais d’un retour à cela même qui commence.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Né en 1945 en Mauricie, Yvon Rivard est conseiller littéraire et cinématographique. Il a enseigné à l’Université McGill jusqu’en 2008, et a fait paraître plusieurs essais – L’imaginaire et le quotidien (1978), Le bout cassé de tous les chemins (1993 ; prix Gabrielle-Roy), Personne n’est une île (2006 ; prix Jean-Éthier-Blais),...