En rade
RÉSUMÉ
Cette histoire commence dans le Vieux-Port de Montréal ou, comme on l’appelait tout simplement il y a un siècle et demi, le port. Au gré d’une promenade, le marcheur d’aujourd’hui a le loisir d’admirer les vestiges du patrimoine maritime de la métropole : le silo no 5, le 375c de la Commune et plusieurs autres bâtisses témoignent de l’importance du commerce maritime de jadis. En effet, au xixe siècle, Montréal est le premier port du Canada, et c’est par milliers que les marins venus d’outre-Atlantique y débarquent. Pourtant ces matelots, cœur battant du port, ont laissé bien peu de traces dans les livres d’histoire et dans la mémoire collective. À partir d’une minutieuse recherche dans les archives, David Bélisle-Desmeules retrace le quotidien oublié de ces navigateurs. Il suit ces hommes pas à pas : sur les quais et dans la rue, au soleil comme à l’ombre, dans les auberges accueillantes et les cellules de prison, jusque dans les maisons closes. Pour les hommes du large, l’escale n’est pas uniquement synonyme de plaisir. Le quartier du port est un endroit souvent violent, et une soirée à la taverne peut se terminer en gueule de bois comme en gueule cassée. Dès qu’ils ont mis le pied à terre, les hommes de la mer se frottent à la police, qui les tient bien à l’œil en raison de la réputation turbulente qui les précède. Les marins, marginaux par excellence, se mêlent cependant à la vie citadine. Tolérés plus qu’acceptés, ils naviguent entre les bas-fonds de la cité victorienne et une certaine respectabilité, car leur travail est crucial pour le développement économique.
Retracer l’histoire des marins à Montréal, c’est ainsi faire une traversée de la ville à travers le temps et l’espace, des bassins du port jusqu’au cimetière Mont-Royal, terminus de tous ceux qui ne sont jamais repartis. Autant d’instantanés que l’auteur anime grâce à une écriture fine, un soin des détails et un impressionnant travail d’enquête historique.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Diplômé en histoire de l’Université de Montréal, David Bélisle-Desmeules s’est surtout penché sur le xixe siècle, époque si lointaine et si proche tout à la fois. Il a une affection particulière pour les acteurs de la petite histoire ; la vie des matelots lui est donc apparue comme un sujet tout désigné. Comme pour tant d’autres ...