Isabelle habite dans un rang derrière le village riverain où elle a grandi. Fille d’une mère alcoolique qui porte de nombreuses blessures, mariée très jeune à Pierre, un homme brillant mais manipulateur, elle n’arrive plus à composer avec la vie qu’elle a choisie. Lorsque Martin, son amour de jeunesse, revient vivre à côté de chez elle, l’attirance mutuelle est immédiate et, bien que rien de charnel ne se soit produit entre eux, Isabelle annonce à son mari qu’elle a noué une liaison avec un amant. Pierre ne la quitte pas et souhaite préserver leur union ; il choisit d’aller travailler à Fermont pour laisser à Isabelle le temps de réfléchir et de prendre une décision quant à leur avenir. Pendant l’absence de Pierre, elle découvrira la liberté, rencontrera des gens nouveaux et consommera son amour avec Martin. Or, malgré la force des sentiments qu’elle éprouve pour ce dernier, elle n’arrive pas à faire un choix. Prise entre Pierre, Martin et sa mère dépendante, elle étouffe de plus en plus. Hante aussi la vie d’Isabelle l’histoire d’une grand-tante mystérieusement disparue dans les années 1970. Elle cherche à reconstituer le sort de cette tante en collectionnant les bribes de récits dans les discours de sa mère et de sa grand-mère, et dans les rumeurs du village. Parfois, Isabelle a très envie de disparaître elle aussi, de se défaire de l’emprise cyclique de violence, de fatalité et d’abus qui imprègne l’existence des femmes de sa famille, de se réinventer dans une nouvelle vie. Mais ces liens étroits qui lui donnent une si forte pulsion de fuite sont aussi ceux qui la retiennent… Le jour du retour de Pierre, après s’être raconté en long et en large l’histoire de Violette, Isabelle ira à la rencontre de son mari, et c’est là, sur le chemin qui la mènera à l’aéroport, qu’elle prendra enfin sa décision.