Choir
RÉSUMÉ
Nous aurions fait l’erreur de vouloir prolonger ce qui se doit de naître et de mourir dans un même temps, comme l’arbre foudroyé meurt dans le flamboiement. Je suis l’arbre et lui, la foudre ; il ressurgira ailleurs, n’aura rien perdu de son éclat, tandis que je mettrai du temps à régénérer ce lieu où il a frappé et où, dans un effroyable craquement, je suis tombée comme on tombe brûlé.
Une femme aime un homme qui la fuit. Cette amorce connue nous entraîne pourtant, par un aller et retour habilement ficelé entre les récits fragmentaires de cette relation et ceux de l’enfance, dans une zone intime où la douleur n’est pas seulement celle de la rupture. Si la narratrice a choisi l’écriture pour comprendre le regard malsain que cet homme aux codes indéchiffrables a porté sur elle, l’entreprise la conduira bien vite à revisiter la violence d’un autre regard, celui du père incestueux, dont les gestes et les mots ont fait d’elle l’amante d’aujourd’hui. Par ce renversement du miroir que l’on a dressé devant elle, la jeune femme plonge au cœur des nœuds dont sa trame est constituée, se réapproprie la parole, remaille son histoire.
D’une plume lucide et vraie, jamais larmoyante mais parfois cruelle, Rosalie Lavoie raconte les multiples motifs de la chute et les espoirs du matin.