Un homme se réveille dans la chambre minuscule d’un sauna gai, drogué jusqu’aux os, soixante heures après s’y être enfermé. Son corps ne lui appartient plus, et sa parole, propulsée par le crystal meth, est inexorable. Dans le trou noir du deuil amoureux, il remonte les dernières heures, les dernières années. La tête pleine, le cœur affolé, il se débat avec son envie de disparaître.
Cette charge livrée par un être qui a perdu ses repères parle de pulsion et d’évasion, d’extase et de désespoir, mais aussi de la perte de soi dans l’autre et du chemin sinueux vers nos résurgences. La langue est nette, directe, romantique : il s’agit bien, oui, d’une histoire d’amour. Une plongée en un seul souffle dans la part éternellement inassouvie qui est au cÅ“ur de toute dépendance.

Ce texte a d’abord fait partie de la programmation 2015 du Festival du Jamais Lu. L’auteur a par la suite obtenu pour cette pièce l’Aide à la création d’ARTCENA (France), après quoi elle a été mise en lecture à Théâtre Ouvert, au Théâtre national de Strasbourg et au Festival d’Avignon. Elle sera créée au théâtre Prospero, à Montréal, en avril 2025, dans une mise en scène de Philippe Cyr.