Au bord de l’errance
RÉSUMÉ
« Pendant ma marche vers le parc à chiens, je repense aux paroles de ma mère.
Moi aussi, au fond, j’aimerais ça croire un peu que l’histoire se terminera bien.
Malheureusement, mon esprit cartésien me démontre l’inverse. Si on soustrait un appartement dans l’équation de notre vie et que celui-ci n’est pas remplacé, il reste juste rien comme résultat.
Le vide. »
En rentrant chez lui, un soir de décembre, William, quinze ans, trouve sa mère à la cuisine, livide. Dans ses mains, une lettre : la petite famille doit quitter son logement pour juillet prochain. Or, déménager, cela signifie devoir payer un loyer plus cher, ce que le modeste salaire de commis de dépanneur de sa mère permet difficilement…
Pour William, sa mère Julia et la petite Claire – qui, à trois ans, est trop jeune pour prendre la mesure du drame qui se joue – s’entame alors une quête qui devient de plus en plus angoissante et désespérée tandis que les semaines passent et que l’échéance approche. Will voit avec effarement les sacrifices que la situation leur impose, alors que Julia, grugée par la culpabilité de partager ce « problème d’adulte » avec son aîné, enchaîne les démarches pour tenter de sortir les siens du pétrin. Et malgré leurs efforts, lorsque vient la date fatidique, ils n’ont toujours pas trouvé de nouveau toit à la mesure de leurs moyens…
En entrecroisant les voix de Will et de Julia, Valérie Fontaine montre de l’intérieur les conséquences de la crise du logement, autant pour les adultes que pour les enfants déracinés, grands oubliés de l’équation.
Les grands thèmes du roman expliqués par Valérie Fontaine :
La crise du logement
La crise du logement a toujours été loin de moi, seulement dans les grands titres des journaux. Lorsque je me suis séparée, même si j’avais une bonne situation financière, que j’étais en bon terme avec le père de mes enfants, je me suis sentie terriblement vulnérable face à mon besoin de trouver un endroit où vivre avec mes enfants. J’étais inquiète, fragile, même si je savais que je ne me retrouverais pas sans toit. C’est là que j’ai eu envie de me mettre dans la peau de Julia, une maman qui n’a pas les mêmes ressources que moi. Comment pourrait-elle se sortir de cette impasse ?
Le dépanneur
Quand j’étais adolescente, mon premier vrai emploi a été de travailler pendant quelques années au dépanneur de ma tante. Ce fut une expérience très enrichissante. Elle m’a mise en contact avec des centaines de gens de passage, de milieux socio-économiques variés. Avec les habitués, aussi, que j’apprenais à connaître et à aimer. Les défis du service à la clientèle d’un dépanneur ont forgé la personne que je suis maintenant, dans mes valeurs, dans ma façon de voir le monde et dans le respect que je porte à tous ceux qui m’entourent, peu importe les différences. Je trouvais que c’était un lieu intéressant où faire évoluer les personnages de William et de Julia.
La relation mère-fils
Je suis maman de trois adolescents, dont deux garçons. En devenant mère, je savais que mon principal objectif était de les rendre autonomes et confiants face à la vie, ce qui se matérialiserait en besoin de s’éloigner de moi. Ce que je remarque, maintenant que j’y suis, c’est qu’une espèce de valse tension/éloignement/rapprochement se répète régulièrement, parfois dans la même journée. La relation mère-fils est complexe. J’ai noté un changement dans l’attitude mon aîné lorsqu’il est devenu plus grand que moi. Comme s’il devenait soudainement plus protecteur d’un côté, et de l’autre, comme si ça marquait de façon plus claire la coupure entre l’enfance et l’âge adulte. Le personnage de William me touche beaucoup, dans son besoin d’émancipation et dans son sentiment de responsabilité face à sa mère.
L’esprit de communauté
Je trouve que les mères sont bien seules. Même si la charge mentale et le soin aux enfants sont de plus en plus partagés avec les pères, je remarque tout de même la surcharge et solitude des mères dans leur quotidien essouflant. Leur fatigue, leur impuissance aussi. Je rêve d’un monde où elles auraient le temps et l’espace pour s’entraider, rire, se côtoyer de façon informelle, au quotidien. Je crois que les mères manquent de la chaleur et de la présence des autres mères. J’ai essayé d’en ajouter dans la vie de mon personnage, Julia.
ON EN PARLE
On dévore ce roman extrêmement émouvant en croisant les doigts
pour que les choses s’arrangent pour ces personnages si attachants,
si authentiques, si courageux et on salue le talent de l’autrice
pour dénoncer avec une terrible justesse la réalité que vivent actuellement
tant de personnes, le manque de ressources qui englue les parents
dans la honte, la culpabilité et qui fait vieillir trop vite leurs enfants. Remarquable !
Chrystine Brouillet, Salut bonjour
Une histoire de résilience et d’entraide face à l’adversité
autour d’un thème malheureusement très d’actualité.
Véronique Larocque, La Presse
Hyper ancré dans l’actualité, le livre nourrit l’espoir,
mais atteste également du fait qu’il faut se débattre longtemps
et faire preuve d’une bonne part d’imagination pour dénicher des astuces.
Sophie Gagnon, Les Libraires
L’autrice propose un roman pour ados aussi convaincant que déchirant.
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