Le désarroi du vieil Hubert
RÉSUMÉ
Il dit s’appeler Hubert Hubert. C’est un vieil homme distrait et rêveur qui aime marcher en solitaire dans les rues de son village, composant et se les répétant, pour ne pas les oublier, des phrases brèves qui racontent les plaisirs minuscules de ses petites errances. Tout change brusquement lorsque, un matin, il découvre que son ami Omer a pris le chemin du 7e Ciel, une résidence pour personnes âgées. Profondément bouleversé, il bascule du temps doux de la flânerie au temps fou de l’attente. L’abdication d’Omer, qui liquide le reste de son existence contre l’assurance du gîte et du couvert, plonge Hubert dans ce qui peut ressembler à un état de stress post-traumatique.
La nuit de ce jour-là, entre l’effarement et la grâce, Hubert retrouve son premier amour sous les traits d’une petite vieille manipulatrice, se reconnaît dans l’idiot du village et finit dans la peau du Christophe Colomb de théâtre qu’il avait joué au collège. Au matin de cette nuit-là, à la première de ses dernières heures, il redécouvre la lenteur du temps, trouve une grande paix de l’âme et s’abandonne au giron du monde.
Ce nouveau roman d’André Hamel raconte comment un homme, se heurtant au constat de l’imminence de sa mort, convoque toutes ses facultés de mémoire et d’imagination pour résister à la disparition. Ce détour par le rêve lui aura permis d’aller vers la fin comme on entre « dans la nuit des temps, la nuit du commencement du monde ».
Écrit dans une langue superbe qui maîtrise les rythmes et les registres, Le désarroi du vieil Hubert est la preuve que le « vieil auteur de la relève », qui a publié son premier roman à l’âge de soixante-douze ans, est de plus en plus vivant et qu’il entend bien, comme son héros, tirer de la mort qui approche tous les livres qu’il n’a pu écrire au cours de sa vie.