La rumeur du monde est sans beauté
RÉSUMÉ
Des gens comme on en croise tous les jours. Mais si absorbe´s en eux-me^mes qu’ils semblaient ne plus avoir qu’une conscience diffuse de ce qui les entourait. Jamais ils n’ont perc¸u l’effleurement, l’insistance de mon regard. Je leur ai donne´ un pre´nom, un a^ge. J’ai e´te´ pour eux l’e´crivain public a` qui rien n’a e´te´ demande´. Celui qui lit sur le visage comme d’autres, dans les lignes de la main. Ils ne m’ont rien raconte´. Et pourtant il me semble n’avoir fait qu’e´couter. Surpris chaque fois d’un glissement du plus banal au plus intime. D’une impudeur comme on ne peut en avoir que devant l’inconnu de passage. Murmure de ce que d’ordinaire on ne dit pas. De ce que d’ordinaire on garde pour soi.
Ces portraits et destins de dix-sept hommes et femmes entre la vingtaine et la cinquantaine, l’auteur les a brosse´s en croisant des gens dans le me´tro, au travail, au parc, au cafe´, dans le hall d’un e´difice, sur la rue… Si l’addition de leurs lignes de vie constitue une cartographie du monde, une rumeur a` la fois certaine et incertaine, elle fait aussi surtout entendre des confidences et des chuchotements qui ne montrent pas toujours le meilleur co^te´ de nos masques.