L’ivresse du jour 1
RÉSUMÉ
« Je me couche en étoile et, avant de m’endormir, épuisée, j’ai le temps de me dire que je leur appartiens comme j’appartiens au paysage et ce n’est pas un esclavage. Je leur ai donné le jour, ils me remettent au monde, et parce que ce sont eux qui m’y déposent, nul effroi, nulle résistance. Une nouvelle fois, auprès d’eux, seule, je consens. »
L’ivresse du jour 1 donne à entendre la voix d’une jeune femme courageuse et idéaliste, mais surtout amoureuse – de son homme, de la nature, de la littérature – qui aspire « à voir tout se mêler, l’amour, le travail, les livres, les enfants, l’amitié, ce qu’on reçoit et ce qu’on donne… » Accoucher d’un premier enfant fait naître en elle une promesse, celle de ne jamais plus abandonner le monde auquel elle se sent désormais viscéralement liée. La narratrice témoigne de la beauté lumineuse d’un tel engagement, mais aussi de la difficulté d’y être fidèle. Fonder une famille apparaît comme un bouleversement absolu qui mène tantôt à un sentiment de communion, tantôt à une profonde solitude.
Ce récit risque d’être une petite bombe dans certains milieux féministes… On fera assurément des rapprochements entre l’auteure et Nancy Huston (particulièrement son Journal de la création). Son écriture rappelle aussi la prose sensible et poétique de Christian Bobin.