Mourir d’oubli
RÉSUMÉ
Sous le coup tantôt d’une grande fatigue, tantôt d’une grande inquiétude, Albert Allibert se laisse porter par les images qu’on lui a transmises et qu’il a conservées des morts dont il est le personnage : une mère distinguée devenue demoiselle Lupien et morte de démence, un père fantaisiste et effacé, perdu dans ses tableaux et ses inventions, une grande sœur disparue très tôt loin de la grand’rue, un grand-père déchu, visionnaire lubrique bon pour l’asile, une arrière-grand-mère qui fait de la misère les plus belles courtepointes du pays, une poupée de guenille oubliée et les frères Awashish qui, à la tête de l’île des Piles, dravent les corps des justes pour empêcher qu’ils ne s’échouent dans les eaux basses du chenal.
Défilent ainsi la Batiscanie et la Mauricie, les âges brefs de la fourrure, du bois, du fer, de l’électricité et du papier, le temps long d’avant les blancs et les temps muséaux du Midwest réinventé.