Dans ce monde concentrique qui appartient à la Compagnie, plus on est éloigné de la tour qui en est le centre, moins on compte, et moins la vie est facile. Serait-ce au fond la clé ? L’Unique en sait quelque chose, car sa quête lui fait traverser des frontières, et pourtant… « le chemin sera différent, puisque vous avez maintenant vu cette vie, en périphérie, qui est possible sans la Compagnie. Un monde qui a connu perpétuellement la Crise et qui ne la craint plus puisqu’il n’a plus rien à perdre. Un monde qui s’est bâti dans les cendres de la Crise et qui, maintenant, renaît. »

Fable de science-fiction comique, à la manière de Kurt Vonnegut, le roman de Joël Casséus présente, sous la forme d’une critique sociale aux accents rabelaisiens, un monde grossièrement représentatif d’un système capitaliste clos et obtus qui n’hésite pas à sacrifier ses éléments devenus inutiles, un univers vaguement inspiré des cercles de l’enfer de Dante mais poussés à l’absurde. Sarcastique, hilarante par moments, cette farce politique est jubilatoire, et même ses excès, à bien y penser, sont d’un réalisme inquiétant… Un véritable délire postmoderne !