Demoiselles-cactus
RÉSUMÉ
Mélisse pourrait être un elfe joyeux, mais il y a en elle une marginale, une
anticonformiste extralucide qui participe tout en résistant à une thérapie de
groupe pour troubles de l’alimentation, prend ou pas ses médicaments, dort
beaucoup pour fuir la / sa réalité, se gèle à différentes substances, se prive de
bouffe et s’empiffre par la suite, cherche sa voie et la fuit en même temps. Mais
c’est surtout une demoiselle-cactus, dont les épines se dressent au contact des
autres. Au milieu de sa vingtaine, dans l’interstice du « quart de vie en crise », elle
a connu quelques relations difficiles qui lui ont appris davantage sur les hommes
que sur l’amour, et qui l’ont surtout fait se culpabiliser sans cesse, et dans des
scénarios de plus en plus sophistiqués, de son état dysfonctionnel. À force de
suivre ses intuitions et prémonitions – parfois apocalyptiques –, cette « experte en
matière de vomissement » a commencé à douter de l’honnêteté de son amoureux
actuel, plus âgé qu’elle, cet autre si gentil, si indifférent, si lisse, si désireux de la
laisser dans son état de petite fille aux prises avec un corps de femme qui ne veut
pas grandir. Avec l’aide d’un ancien ami de jeunesse devenu pirate informatique,
elle mène une enquête : cet homme mystère, ne serait-il pas devenu secrètement
pédophile à ses heures ?
Ce singulier roman de chair rose et de corps morose fait entendre une voix
gracile et assurée, un humour aussi abrasif que vivifiant. Oscillant entre un
grincement de dents et une fête galante, il brille de l’éclat baroque et trash des
perles de plastique.