Au moment de rentrer chez elle un soir, une femme décide de tout quitter et de partir à Prague sans avertir personne. Rester à l’étranger assez longtemps pour être déclarée disparue, et entre-temps donner un sens à sa vie et se suivre elle-même à la trace ; elle a en effet l’impression persistante d’être en constant retard sur son existence. Dans ce monologue écrit à la deuxième personne, où le spectateur devient complice de la quête de la protagoniste, la notion d’identité est creusée jusqu’au vertige. Que sont l’apparence, le réel, la fabulation ? Quelle vérité recèle l’image ? En un jeu de miroirs savant et jubilatoire, la pièce nous entraîne dans une poursuite presque policière dont la proie est celle-là même qui part en chasse… Une histoire extrêmement bien ficelée, drôle, inquiétante, brillante, perverse et un peu folle, sur la névrose moderne. Ce texte a été écrit pendant la dernière année de l’auteur à l’École nationale. Au début de sa résidence d’artiste à l’Espace GO, Sophie Cadieux en a fait une série de lectures : quatre versions du texte lues dans quatre lieux distincts, par autant d’actrices. Elle en a signé en mars 2014 la mise en scène (sa toute première), dirigeant pour l’occasion la comédienne Marie-France Lambert.