Les vertus du lait de poule
RÉSUMÉ
Après La nuit d’Ostende – saga familiale parue chez Leméac en 2011 et publiée depuis par France Loisirs et Le Cherche-midi –, Paule Noyart fait un détour du côté de l’écriture buissonnière. Ce recueil de récits, qui est tout à la fois le jardin et la traversée des rencontres qui ont fondé le théâtre de sa sensibilité, semble en marge de toute son œuvre de fiction, alors qu’il en révèle plutôt l’origine. Au fil de sa vie, elle a côtoyé pareillement les bêtes et les hommes, pratiquant avec les uns et les autres l’art du dialogue et du contrepoint, bien sûr, mais aussi celui plus risqué de la table et de la rue et de la guerre et du trompe-l’œil et de l’esquive et du sous-entendu… Si quelques récits évoquent l’enfance – cette époque paysanne où sa grand-mère Louisa lui vantait justement les vertus du lait de poule –, d’autres nous emportent à Beyrouth, dans le camp de Chatila, ou nous amènent à La Havane, à Anvers, à Mandalay, à Varanasi, chez les Bédouins, et nous font vivre de ces aventures qui bouleversent nos certitudes et nous font franchir le seuil des dernières innocences. Des heures difficiles dans les pays en guerre, des heures tristes auprès d’amours qui se défont, des heures inconsolables lorsque les animaux nous quittent – chats et chiens et vaches et gorilles et dromadaires et poules et oies et chats et chiens et vaches… – ; autant de huis clos qui marquent le cours d’une vie, de rendez-vous nichés dans l’espace lilliputien entre le malheur et le bonheur, en équilibre précaire sur un fil invisible, un fil d’or, un fil de mots irrépressibles, croisés, incisifs, chamarrés, impudiques. Dans ce recueil livré visière levée, l’authenticité de la voix va de pair avec celle des récits ; voilà justement ce qui entraîne le lecteur, dès les premiers mots, vers une rencontre inespérée avec l’autre, cette petite bête tapie en nous.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Romancière et traductrice, Paule Noyart est notamment l’auteure de La danse d’Issam (1998), de Compote et gruau (2000, prix Alfred-DesRochers), d’Un amer remarquable (2002), des Pékinois de monsieur Chang (2004) et de La nuit d’Ostende (2011, prix Alfred-DesRochers). Elle a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada e...