Ce récit est porté par la voix du sang, celle qui traversait La femme de ma vie, primé au Combat des livres en 2007. Sous la forme d’un journal d’affections, grand-Nana écrit à son petit-fils l’histoire de leurs apprentissages réciproques, depuis le jour de sa naissance jusqu’à celui de son âge de raison. Dans un registre intime, Le jardin de ton enfance raconte les débuts dans la vie de ce petit bout d’homme qu’est Émile, et particulièrement sa découverte des mots, souvent à travers les contes de Grimm et d’Andersen, l’histoire du roi Dagobert ou encore celles de Jésus, de Léonard de Vinci, de Tintin, de Lancelot du Lac, de Jean sans Terre, d’Ulysse, de Cyrano de Bergerac. Puis viennent les anniversaires et les rituels de la tribu, et les inépuisables jeux d’enfants. À cet octave familial s’ajoute celui de l’actualité du monde – les guerres et les hostilités, l’élection de Michèle Bachelet, les droits des femmes, ceux des Amérindiens, une manifestation pour la Palestine, le tremblement de terre en Haïti –, qui inscrit ses marques dans la chair de l’enfance. À mesure qu’Émile, sagouin de nature, prend racine dans la mythologie de son temps, la voix fine et sagace de la narratrice traverse la toile fragile du bonheur des jours : militante et féministe, elle se promène sur la pointe des pieds dans un jardin de vivre qui commence à grandir.