Ce serait l’histoire d’une professeure en études françaises, d’une ex-mannequin étudiant aux beaux-arts et d’un prêtre défroqué. Le récit se déroulerait entre 1948 et 2022, du Québec à la Californie en passant par l’Ontario et la Suisse romande. On pourrait le lire en petites bouchées ou tout d’un trait. Ce serait l’histoire d’individus qui ont perdu leur corps. La romancière le chercherait avec eux. Les pères seraient comme des astres avec leur satellite de fille. On y trouverait un collier de souvenirs et de rêves, une mosaïque de blessures et de baumes. Dès lors se profilerait le récit de ce qui reste quand le père n’y est plus, des routes que l’on prend pour quitter l’orbite. Ce serait une étonnante courtepointe, faite de morceaux dépareillés, coupés tout croches, mais cousus serrés. Il y aurait des forêts, des montagnes et une université. Beaucoup d’eau. Des livres et des piercings. On y croiserait un clavecin sauvage. Bach, Marie, Jésus. Et Luther. Ce ne serait pas un roman végane. On y mangerait de tout, même de la viande crue.