Maisons perdues, maisons rêvées
RÉSUMÉ
Maisons perdues, maisons rêvées raconte la relation que Marie entretient avec ces maisons qu’elle a habitées ou voulu habiter, et qui deviennent des maisons de rêve dans ce temps pur qu’est le temps retrouvé, tant il est vrai, comme le dit l’exergue, « que les maisons à jamais perdues vivent en nous. En nous, elles insistent pour revivre, comme si elles attendaient de nous un supplément d’être » (Bachelard). Est-il possible de donner une seconde vie à ces maisons, de les abriter comme elles nous ont abrité·es et d’ainsi déjouer la mort ?
Chacun des textes qui composent ce roman correspond à une période de la vie de Marie, associée aux êtres chers vivant dans telle ou telle maison. On y découvre l’expérience paradoxale d’un deuil qui puise dans l’amour des êtres perdus (ou qu’on craint de perdre) la force de consentir à la perte et de continuer de vivre avec eux dans ce qui ne peut plus être détruit.
Car ce que cherche Marie lorsqu’elle se tourne vers la maison ancestrale de sa grand-mère et la petite école de son village, ou qu’elle passe d’un côté à l’autre du fleuve où elle a été heureuse, c’est de pouvoir être partout chez soi (comme l’écrit Etty Hillesum en route vers Auschwitz) ; c’est d’apprendre à voir, comme le lui a enseigné son ami jardinier au seuil de la mort, jusqu’à ce qu’elle trouve la bonne distance entre le dedans et le dehors, entre elle et les autres ; c’est de pouvoir être tout entière dans ce qu’elle regarde.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Mélissa Grégoire a publié des nouvelles et des essais dans les revues Contre-jour et L’inconvénient, ainsi que les romans L’amour des maîtres (2011) et Une joie sans remède (2020). Ce dernier ouvrage lui a valu d’être parmi les finalistes de l’édition 2021 du Prix littéraires des collégien·nes. En 2025 est paru son roman Maisons ...